La question de Rosa me fit froncer les « sourcils ». Si c’était génétique ? A vrai dire, j’en avais aucune idée, mais ça pouvait expliquer plusieurs choses. Le fait que certaines wyvernes puissent se transformer en humain à volonté… et que certains quittaient l’île sans raison valable – ce n’était pas interdit de déménager, mais c’était un peu mal vu.
– Ça doit sûrement fonctionner comme ça, oui.
Le sujet dévia et pendant un instant, je crus que Rosa était réellement sérieuse en parlant de bilan sanguin. Je voulus lui dire que c’était une bonne idée, avant de me retenir en comprenant que c’était une blague.
– Tu sais, tu peux toujours essayer, dis-je, sérieux.
Peut-être que des informations qui n’avaient rien à faire là allaient surgir ? C’était peu probable, mais il valait mieux tenter le coup. La technologie était probablement incapable de ressortir des détails magiques, mais peut-être que… argh, j’étais perdu. Je finis par me taire, fatigué. Il était temps de dormir, un peu de sommeil allait nous faire du bien – surtout ma protégée qui se reposait qu’à peine en ce moment. Nos paupières se fermèrent doucement, tandis que le bruit du vent dehors me berçait.
Quelques heures plus tard, ce furent plusieurs choses qui me secouèrent. Un cauchemar que je préférais oublier et des cris de dragons que mon ouïe parvint à capter de justesse. Merde, on était sur une île de ces connards. J’aurais dû vérifier avant de nous déposer sur ces terres. Alarmé, je réveillais Rosa qui me parlait par télépathie.
– Si on rentre, grommelais-je.
Une fois sur mon dos, elle me posa une question. Mais oui ! J’avais complètement oublié qu’elle avait un artefact. Cependant, je ne savais pas si les dragons avaient un odorat aussi bien que le mien… c’était mieux que rien. J’acceptais, c’était ça ou nous faire voir, puis nous faire bouffer.
– Vas-y.
Je sentis la pierre sur ma nuque et ma peau disparut, laissant place à… eh bien, rien. En sortant de la grotte, je fis bien attention à ne pas écraser Rosa contre les roches de la grotte et parvint finalement à dégager de là sans trop de soucis. Est-ce que j’étais si maudit que ça pour que notre balade se transforme en gros problème ? En grognant, mon bien-être se transformant en mauvaise humeur, je me mis à secouer mes ailes. Le bruit, ou mon odeur, comme prévu, avait dû alerter le dragon en face de nous qui se retourna.
J’écarquillais les yeux et fort heureusement, j’étais plus rapide que ces créatures hostiles. Ce dernier paraissait confus et nous cherchait partout, et lorsque je volais à travers le ciel, je le vis nous suivre au loin.
– Merde il nous suit. Notre odeur a dû le perturber.
J’accélérais la cadence, sachant pertinemment que Rosa allait se retenir sur moi.