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Niva - Rosa - Katerina

Cela faisait une semaine que nous avions emménagé dans ce manoir loué, loin d’Oslo. En périphérie de la capitale, le coin était tranquille et la nature y était sauvage. Une forêt entourait notre domicile récemment acquis et un lac reposait en face de la bâtisse. Pour plus de sécurité, étant donné que nous n’étions pas tout à fait hors de danger, j’avais pris le temps de poser des caméras un peu partout à l’extérieur. Pendant ce temps-là, Katerina devait arriver pour déclarer ce qu'elle savait sur les marques. C’était une bonne décision d’avoir pris une maison aussi grande, mais j’étais tout de même un peu triste de devoir quitter notre appartement miteux. Finalement, c’était l’endroit où nous avions le plus de bons souvenirs. Fort heureusement, on avait pas oublié de prendre Allie avec nous et le chat, que je surnommais petit démon, gambadait dans les bois. C’était clairement devenu le paradis pour le félin, qui s’amusait à attraper des souris et manger des insectes.

Je n’avais pas eu le temps de demander à ma protégée si l’endroit lui plaisait et si les recherches avançaient bien, les seules fois où je la voyais, c’était à table ou dans mes bras à l’heure du coucher, mais j’étais soit déjà endormi, soit trop fatigué pour aligner des phrases correctes. Bien sûr, pour éviter un autre merdier, j’avais mis J au courant de mon ‘escapade’ dans un manoir. J’avais expliqué le plus brièvement possible pourquoi je devais le faire et étonnamment, ma patronne avait accepté. C’était sûrement en lien avec la visite du gouvernement américain dans les locaux de l’antenne d’Oslo. Au fond de moi, j’espérais réellement que la Section 45 allait se faire avoir, et que J allait être derrière les barreaux. Après des semaines à vivre en Norvège, je peinais à lui faire confiance et je lui en voulais d’avoir interrogé ma protégée. Surtout Leiv… je voyais clair dans son jeu, maintenant. Je haïssais mon travail et tous ces gens, maintenant une seule envie me boostait : protéger mon italienne préférée et en découvrir plus sur ce rituel maléfique.

Tandis que j’arrangeais la caméra de surveillance dehors, aux grilles d’entrées qui menaient au manoir, je ne remarquais pas la présence d’Allie qui sautillait sur des abeilles pour essayer de les avoir. Bien trop occupé, je n’avais non plus pas entendu des pas se dirigeant vers moi. Ce ne fut que lorsque j’injuriais car cette maudite caméra prenait trop de temps à être installée, que je vis Katerina arriver près de la grille. Je descendais de l'échelle où j'étais, pour venir près d'elle. Je la saluais, pour ensuite la guider vers le salon où se trouvait - normalement - Rosa.

Une fois à l’intérieur, je ne pus empêcher d’observer les pièces tandis qu’on les traversait. Cet endroit était un chef d’œuvre, je n’avais pas pour habitude de complimenter l’architecture des endroits, mais ici… c’était tout bonnement magnifique. Les détails, l’ancienneté de chaque pièce, la majestuosité de chaque meuble, j’aimais vraiment vivre ici. C’était complètement différent de l’ancien appartement et j’étais content d’avoir pu déménager (et offrir un domicile de luxe digne de ce nom pour Rosa). Dans un silence plutôt agréable, on arrivait bien vite dans le grand salon. Katerina arriva près de Rosa et je laissais les retrouvailles se faire. Une fois les deux amies retrouvées, on décida d'aller dans la bibliothèque pour que Rosa puisse lui dessiner les symboles sur la table. Je me tournais vers Katerina, attendant le verdict.

— Titre du sujet, for @"pseudo du joueur" —
(c) Mr.Chaotik

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Niva - Rosa - Katerina

C’était une bonne idée de contacter Katerina, finalement. Et surtout dans ce manoir-là, loin de la capitale qui grouillait de créatures dangereuses – par exemple, ce démon étrange que ma protégée… ou son hôte, avait défoncé. Surtout, c’était un peu les « vacances » qu’on méritait. Même si Rosa était toujours autant plongée dans ses bouquins, disons que le calme était revenu et que je ne devais pas tout le temps m’inquiéter. Depuis que Rosa avait maîtrisé la propriétaire, je me demandais quelles étaient ses autres compétences : en magie, je n’avais pas vraiment vu de démonstration. Un autre sujet, bien plus personnel, me faisait questionner.

Est-ce qu’on était en couple, elle et moi ? Dans l’appartement miteux, on avait pas été plus loin que de câlins, bisous sensuels et touchés frissonnants, mais on avait pas pris le temps de s’asseoir pour en parler. Peut-être qu’on en avait pas besoin, mais j’avais envie d’être sûr de pouvoir l’appeler « petite-amie ». C’était étrange… je n’avais jamais considéré quelqu’un comme ma copine. Maria, ce n’était qu’une conquête, qu’un amusement. Mon ex-démone, un plan cul et quand on s’est vus, elle s’était montrée plus que froide que je l’appelle comme ça.

Je sortais de ma transe quand on arrivait à la bibliothèque tandis que Rosa s’attablait pour dessiner les symboles. C’était la première fois que je les voyais, je n’avais pas pensé à lui demander de me les montrer. Mon regard suivait ses doigts tenant le crayon qui ajoutait des détails, rendant les marques un peu plus effrayantes. Je n’avais jamais vu ce genre de choses : la magie n’avait jamais été quelque chose qui m’attirait. J’aurais sûrement dû m’y mettre, pour en savoir plus… Ma protégée tendait la feuille à Katerina, qui la prit pour l’étudier. Il y eut un long silence, ce que je ne supportais pas. La main de Rosa me fit tourner vers elle, son expression anxieuse me surprenant. Je la serrais en retour, lui faisant un doux sourire afin de tenter de la rassurer. Je sortis un « alors ? » ne pouvant plus m’en empêcher. Finalement, elle s’expliqua.

On l’écoutait, buvant ses paroles avec avidité. Bon, elle savait en partie d’où ce rituel venait, c’était une bonne chose. C’était mieux que rien, après tout. Bien sûr, étant donné que je ne connaissais pas grand-chose sur les sorciers, je fus quelque peu choqué d’apprendre ce que venait de dire Katerina. Le choc fut de courte durée, ce n’était pas si étonnant que les sorciers se mettent à eux aussi participer à ça. En revanche, j’écarquillais les yeux face à une autre donnée : le rituel se basait sur la mort, utilisés à des buts plus néfastes voire mortels. Putain, la famille adoptive de Rosa était malade ! Qu’est-ce qu’ils comptaient faire avec elle, d’ailleurs ? Une arme ?! C’était frustrant de ne pas en savoir plus.

Katerina ajouta qu’elle pouvait en savoir plus si elle partait en Afrique. Je la regardais partir, les sourcils froncés. La main de Rosa toujours dans la mienne, je m’exclamais enfin après tant de silence de ma part.

– Tout ces infos, ça fait beaucoup à diriger… tu vas bien ?

De mon côté, je ne savais pas quoi en penser de tout ça. C’était beaucoup et plein de pistes s’offraient à nous. L’Afrique auprès des chamanes, c’était un bon début, mais quelque chose me chiffonnait… j’en fis part, bien que le lien dût permettre à Rosa de le voir :

– Tu ne crois pas… qu’on devrait partir qu’à deux en Afrique ? proposais-je, d’abord hésitant.

Puis j’ajoutais pour mieux expliquer :

– Ce n’est pas que j’ai pas confiance en ton amie, mais ce serait mieux si tu entendais toi-même les choses qu’auront à dire ces chamanes. Si on parvient à soutirer des infos, bien sûr. Peut-être qu’elles sauront même te soigner sur place. Je me tus, puis je continuais : Tu en penses quoi ?  

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La silhouette de Katerina partie, je m’étais permis de réfléchir un instant avant de reprendre la parole. Toutes ces informations étaient perturbantes. Un rituel basé sur la mort… en fait, je me rendais compte qu’il n’y avait pas que ça. Le massacre de sa famille adoptive avait été le chemin menant à certaines vérités : comme le fait que ses parents biologiques avaient été tués. Le sang avait l’air d’être quelque chose d’important pour cette magie étrange et ancienne. Ou le chaos. Au choix. Mon regard revint vers ma protégée, qui semblait quelque peu perdue. J’avais envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter, pour lui dire que tout allait bien se passer. Elle prit la parole et je baissais un peu la tête, j’aurais aimé que cette situation soit différente.

– Ça ira, dis-je simplement dans un souffle en essayant d’être convaincant.

Il ne nous restait qu’à aller en Afrique, dans l’espoir d’avoir les réponses de la part de ces chamanes. D’un côté, j’étais un peu sceptique à l’idée d’entendre ce qu’elles réservaient à Rosa – si elles acceptaient de communiquer avec, bien sûr. Car j’avais envie de partir rien qu’avec ma protégée. Si Rosa faisait confiance à Katerina, alors moi aussi… cependant, le fait qu’elle parte seule pour enquêter me dérangeait. Alors, je fis part de ma proposition à ma désormais petite-amie. Elle était hésitante, le lien me le disait. A quoi elle pensait ? Je fronçais les sourcils, mais je me retenais de justesse de lire dans ses pensées. C’était à elle de me le dire. Finalement, Rosa me confia que c’était mieux que son amie vienne avec nous. Maintenant que j’y pensais, c’était sûrement mieux. Être entouré de sorcières – enfin, à part Rosa – ne me plaisait pas tellement, mais si c’était pour découvrir la vérité…

– Tu as raison, c’est mieux de l’emmener alors. J’espère juste qu’elle n’utilise pas trop sa magie…

J’étais trop allergique à la magie pour apprécier un spectacle de ce genre. Soudain, je vis de l’hésitation passer sur le visage de Rosa. Curieux, j’attendais qu’elle me pose sa question et lorsqu’elle le fit, j’écarquillais un peu les yeux. Je n’y avais pas vraiment réfléchi…

– Je…

Je réfléchissais rapidement. Qu’est-ce qu’on fera ? C’était une bonne question.

– Je ne sais pas, finis-je par dire, agacé envers moi-même. Mais on en trouvera sûrement une. C’est impossible que le rituel se soit fait sans une solution de secours.

Et au pire, il y avait toujours Alistar… cette pensée manqua de me faire frissonner, elle m’en voulait probablement encore malgré toutes ces années passées. J’avais aussi des questions sur le lien, j’allais forcément finir par la revoir un jour. Avec un soupir, plus par dépit que par lassitude, j’approchais Rosa pour l’enlacer contre moi. Pour l’instant, ce dont elle avait besoin c’était du réconfort. Je n’étais pas doué avec les mots, alors je préférais la soutenir autrement que par des phrases vides de sens.

– Je refuse de rester là sans rien faire, alors crois-moi que je finirai par trouver quelque chose pour t’aider. On trouvera quelque chose, je rectifiais en la serrant un peu plus.

Finalement, j’avais tout de même tenté de consoler en usant de la parole. Ce n’était pas assez pour Rosa, ce n’étaient pas des choses dites avec certitude. J’aurais voulu la rassurer en lui promettant de la guérir, mais j’avais peur de ne pas être à la hauteur.

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C’était frustrant d’être sûr de rien. Mon ton se voulait convaincant, mais les mots que je disais étaient plats, sans grande détermination. Ce n’était pas mon genre, ça m’agaçait. Moi qui pensais convaincre Rosa que tout irait bien, j’avais l’impression de dire des choses vides de sens. Et si le voyage en Afrique s’avérait inutile ? Et si on y allait… pour rien ? J’aurais l’impression de faire perdre du temps à ma protégée. La question que me posa ma désormais petite-amie me fit un peu tiquer. Pas parce que ça me dérangeait, loin de là. Je fronçais les sourcils, cherchant une bonne explication sans partir sur un discours haineux envers Alistar – ce qui était un exploit, il fallait le dire.

– Je ne sais pas vraiment, répondis-je franchement après un temps de réflexion. J’ai toujours haï la magie, surtout après ce qu’Alistar m’a fait. Depuis que j’ai une forme humaine, j’ai l’impression que je suis vulnérable face à… tout ça. Et j’aime pas ça.

Bon, je pouvais me transformer en dragon et cramer les ennemis, mais faire ça avec des gens autour ce n’était pas très pratique. Je n’avais que mes compétences physiques pour nous protéger et pour un gardien, ce n’était franchement pas la meilleure des choses. Mais heureusement, depuis que j’avais découvert que Rosa était dotée de compétences… surprenantes, je me sentais moins sous pression de la protéger. Elle savait se battre et avait une magie apparemment puissante, de quoi faire fuir ce qui tenteraient de l’agresser. Rosa me demanda une autre question qui me fit douter. Je réfléchissais rapidement, mais n’étant pas devin je n’avais aucune idée de ce qu’on pouvait faire s’il n’y avait rien pour aider ma protégée. Putain. « Et s’il n’en a pas ? » me poussa à observer chaque parcelle du visage de Rosa. Elle aussi, ce n’était pas dans ses habitudes d’être hésitante.

– On se débrouillera, comme on l’a fait jusqu’à maintenant, dis-je d’une voix un peu plus basse.

Je m’approchais pour l’enlacer, un geste que je faisais automatiquement à présent. Pour nous rassurer, pour donner un peu de chaleur « humaine » à Rosa. J’essayais de changer et même si c’était un peu étrange, je me retrouvais à faire ces choses-là plus facilement qu’avant. A l’époque, c’était inconcevable que je devienne si compatissant, surtout envers une sorcière. Je sentais son visage près de mon cou et par réflexe, mes mains la serrèrent contre moi. Rosa releva doucement le visage, l’air plus serein qu’avant. Un fin et léger sourire traversa le mien.

– Ne t’inquiète pas trop.

Toutes les émotions négatives que je ressentais disparurent quand un baiser vint se déposer sur ma joue, avant de dévier sur mes lèvres. J’en profitais pour gouter encore plus à celles de Rosa, que je trouvais agréables. Un frisson me parcourut près de ma nuque, je m’en lassais jamais. Mes mains, elle aussi, se baladaient à travers le corps de ma protégée. Ma main se glissa sous son haut, que je reposais sur sa hanche et c’est avec une moue que l’italienne se recula, pour me murmurer un remerciement. Est-ce qu’elle se rendait compte que ça accentuait mon envie ? Je fis un léger grognement quand je compris qu’il était temps de s’arrêter là. Katerina ne pouvait-elle pas attendre une heure ou deux ? Probablement pas.

– Il faudrait peut-être qu’on prévoit le voyage, maugréais-je malgré mon refus visible d’arrêter notre « session » maintenant. On a une enquête à faire.

Les aventures de Nivahriin le dragon et Rosaria la sorcière débutaient maintenant.

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(c) Mr.Chaotik